mercredi 27 février 2008

Criminalité internationale

- eh bien, Watson, quelles conclusions pouvons-nous tirer de ce cadavre ?
- aucune, mon cher Sherlock
- comment aucune ?
- non, aucune et d’ailleurs je ne vois aucun cadavre, légalement parlant
- êtes-vous soudainement myope, mon cher ?
- nullement, ma cécité n’est due qu’au fait que nous sommes Belges
- Belges ? Vous devez déprimer, vous êtes en train de me confondre avec ce petit freluquet, là, cet Hercule Poirot qui se prétend détective alors qu’il est incapable d’enchaîner des conclusions logiques à partir de faits dûment établis.
- mon cher Sherlock, c’est vous qui encore une fois oubliez que les Seigneurs du Karma, sans doute pour nous punir de quelques méfaits, nous ont réincarné dans la peau de policiers belges
- et quels méfaits, je vous prie, quand nous avons poursuivi sans relâche le crime ?
- je ne peux que supposer que cela ait à voir avec votre fameuse solution à 7%…
- qui à l’époque était tout à fait légale
- … et à votre atroce manière de jouer du violon
- tout de même, mon cher Watson, vous conviendrez que la punition est bien dure. Des policiers belges, quelle déchéance, ils sont plus stupides encore que ceux de Scotland Yard. Mais revenons à nos moutons, Watson, ce cadavre à nos pieds, ne le voyez-vous donc pas ?
- nullement, car ce cadavre est aux Pays-Bas, c’est à dire hors de notre juridiction
- quoi ? ne sommes nous pas dans une maison belge ?
- si fait, mais la frontière passe au milieu de cette pièce
- que me chantez-vous là ?
- eh bien, Holmes, tous les indices que vous avez si magistralement analysés sont du côté belge, mais le corpus delicti est du côté néerlandais car la frontière passe au milieu de ce tapis. Et nous ne sommes pas autorisés à communiquer nos conclusions à la police batave pas plus que celle-ci n’a le droit de nous laisser examiner le corps.
- mais ce n’est pas élémentaire du tout mon cher Watson ! Comment dans ces conditions attraper le criminel ?
- bah, je me suis laissé dire qu’il a déjà quitté le pays
- mais lequel ?
- les deux, je crois bien
- Watson, je ne puis plus du tout supporter cela. Allons côté néerlandais dans un coffee shop voisin où nous trouverons sans doute de quoi fumer jusqu’à l’oubli le plus total.
- Prenez garde, mon cher, nous pourrions bien nous retrouver dans une prochaine vie au LAPD
- nooon… quoi, un homme n’a-t-il plus le droit de s’étourdir lorsqu’il est en butte à un sort contraire ?
- Holmes, je crois bien que les progrès de l’investigation scientifique auxquels vous avez contribué pèsent encore plus sur votre karma que vos frasques musicales, car en améliorant l’efficacité de la loi, vous avez donné au législateur l’opportunité d’enserrer le citoyen dans des rets toujours plus étroits.

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Baarle-Duc Un scénario digne d’Agatha Christie : Le lieu du crime, inconnu

Une maison construite à cheval sur la frontière, dont la porte d’entrée se trouve en Belgique et le jardin aux Pays-Bas. Une maison dans laquelle la police découvre de nombreuses traces de sang, des deux côtés de la « frontière » ainsi que le corps sans vie d’une jeune femme, visiblement assassinée, dans une poubelle cachée dans une armoire.

Rentre chez toi, mon cousin !

Tiens, parlons d’autre chose. Au hasard, de la Belgique.

Je vous ai déjà entretenu du réveil du nationalisme régional, terme pudique pour ne pas parler de racisme tribal. Eh bien voici un développement intéressant. Plusieurs zozos, pour se moquer de ce nationalisme, ont créé un mouvement pour l’indépendance de Gand, ville de Flandre et port de mer très actif quoique très éloigné de la côte si vous prenez la peine de le constater sur une carte.

Leur revendication ? la séparation de Gand d’avec les autres métèques flamands, facilement reconnaissables à leur sabir.

En une parenthèse didactique, il me faut préciser que le Flamand se compose en réalité de parlers locaux assez différents les uns des autres et très différents du néerlandais standard qui est la ‘langue officielle’ de Flandre mais qui n’est vraiment parlée qu’aux Pays-Bas. Si vous n’avez rien compris à cette explication, rassurez-vous, c’est normal.

Donc, nos zozos se proposent de chasser de Gand tout non-gantois, engeance facilement reconnaissable à sa diction imparfaite, pour bien sûr se moquer ad absurdum de la politique flamingante.

Eh bien, il en est qui ont pris au mot ce beau programme. Et l’on commence à signaler des incidents où des Gantois s’en prennent avec véhémence aux étrangers, leurs voisins. Le dernier fait divers en date est celui d’un commerçant qui a refusé de servir un client en lui intimant l’ordre de rentrer chez lui. Le client en est resté tout baba.

Ce qui est bien avec les imbéciles, c’est qu’on ne risque pas d’en manquer. Et avec eux, le pire est toujours sûr. Quand je vous le disais, on ne se lasse pas de la Belgique.

La bête immonde

« Le FLNC a lancé mercredi un avertissement aux "Français" résidant en Corse, leur "conseillant" de "ne pas se rendre aux urnes" lors des municipales. »

Le fascisme a de beaux jours devant lui. Car il s’agit bien de fascisme. José Antonio Primo de Rivera chantait les communautés ‘naturelles’ qu’il opposait auxstructures politiques démocratiques qualifiées d’artificielles.

La terre, le sang, la race. Slogan mortifère qui ne peut déboucher que sur la haine, le massacre et la guerre.

Or ce slogan, comme un vulgaire virus, a muté. On le retrouve, multiforme, dans un amendement constitutionnel qui retire à des Français leur droit de vote en Nouvelle-Calédonie, dans les délires régionalistes de Flandre et d’ailleurs, dans les slogans politiques du genre ‘plombier polonais’, dans les films et livres qui habillent de poésie la thèse que la terre, elle, ne ment pas.

Il s’agit d’une épidémie. Le virus a gagné une bonne partie de la population du globe. L’Afrique a la fièvre. Les massacres du Darfour, du Kenya, du Rwanda sont tous basés sur le racisme qualifié d’ethnique. La Russie mate ses ‘culs noirs’ traduisez Caucasiens, mot amusant car aux Etats-Unis il signifie Blanc de blanc. L’Asie n’est pas en reste et en Chine, au Vietnam, en Birmanie et en fait partout ailleurs on méprise, on exclut et parfois, silencieusement on tue. Le Japon, qui pourtant a ses burakumins haïs et ses Coréens méprisés, se fait un trip antisémite de première classe et réhabilite Hitler et Tojo.

La bête immonde est toujours active et elle dévore toujours plus de vies. Mais qui s’en soucie ? On parle du devoir de mémoire en fouillant le passé qu’on ne peut changer en espérant fallacieusement déminer le futur. Mais si les leçons de l’expérience servaient à quelque chose, cela se saurait.

Ce qui compte, c’estl’intransigeance et la réaction violente immédiate en réponse à l’inacceptable.Mais où sont les indignations et la mobilisation politique ?

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Le FLNC-Union des combattants (FLNC-UC), l'une des principales organisations indépendantistes clandestines en Corse, a lancé mercredi un avertissement aux"Français" résidant en Corse, leur "conseillant" de "ne pas se rendre aux urnes"lors des municipales.
"Nous conseillons aux Français étrangers aux intérêts vitaux de notre terre de ne pas se rendre aux urnes", écrit le FLNC-UC, dans un communiqué transmis à France 3 Corse et dont l'AFP à obtenu copie.
Le FLNC-UC estime que "la colonie française de peuplement ne peut en aucun cas décider du destin politique de la nation corse". "Elle n'a aucun droit sur cette terre. Nous saurons lui répondre de manière adéquate le moment venu", poursuitle groupe indépendantiste, partisan de la lutte armée et qui revendique régulièrement de nombreux attentats dans l'île. Il avait revendiqué fin novembre seize actions de ce type dont des tirs de roquette contre des bâtiments publics.
Pour le FLNC-UC, les municipales sont "sans conséquences politiques effectives" car "la Corse se trouve toujours confrontée au problème de la négation de son identité nationale"."Plus que jamais l'heure est au renforcement de la lutte de libération nationale", conclut le communiqué.