mardi 23 février 2010

Ton père n'est pas ton père, mais ton père ne le sait pas!

La génétique est une science bien gênante. Des chercheurs ont prouvé en examinant leur descendance que certains animaux, réputés pour leur monogamie, n’hésitaient pas à se payer des cinq à sept. On a arrêté les contrôles d’ADN dans les maternités car l’homo sapiens lui-même court le guilledou avec acharnement et ce, jusque dans les meilleures familles. On ne pouvait pas gâcher la joie de tant d’heureux pères en leur disant que justement, pères, ils ne l’étaient pas.

Il existe cependant une race de grenouilles dont les couples se jurent fidélité éternelle et absolue. Hélas, des savants incrédules se mirent en tête de tester la chose. Il se révéla que la fidélité chez ces batraciens se mesure à la taille de la mare conjugale. Petite, le couple est stable. Grande, madame se permet des ébats honteux pendant que monsieur s’occupe de la progéniture.

Mais il semble bien que ce soit l’amour maternel qui convainque madame grenouille de rester fidèle dans une petite mare, car ses soins sont alors indispensables pour procurer de la nourriture à ses petits, alors que son époux suffit à la tâche quand l’abondance règne dans une plus vaste étendue d’eau. Allons, l’honneur est sauf !

mercredi 17 février 2010

Hommage à Delvaux

La Belgique est un pays surréaliste. C’est ce que disent les Belges pour s’épargner d’autres qualificatifs moins gratifiants.

Un grave accident ferroviaire survient. Dès le premier jour, les journaux relatent qu’un train wallon a percuté un train flamand, tout près de Hal, centre symbolique à défaut d’être géographique de l’arrondissement dit BHV, lui-même emblématique de la volonté de ne plus vivre ensemble.

Bien entendu, les deux trains sont belges, appartenant à la société unique SNCB, et à bord se trouvaient des passagers de toutes origines. Mais il suffit que leur gare de provenance soit différente pour qu’on leur colle une étiquette ‘communautaire’.

Et d’ailleurs, l’accident n’a-t-il pas eu lieu parce que les deux trains partageaient par erreur la même voie ? Alors que si le train flamand avait roulé sur sa voie flamande et le train wallon sur sa voie wallonne, toutes deux bien séparées, tout aurait été pour le mieux. C’est bien la preuve que la séparation a du bon, non ?

Oui, mais. Les voies se trouvant toutes deux sur le territoire flamand, ne sont-elles pas flamandes ? Et alors que faisait là le train wallon ? Je pose la question. La réponse est claire : si chaque train restait immobile à son quai d’origine, il n’y aurait plus jamais d’accident.

Surréaliste, non ? car les surréalistes aimaient les gares et les trains et les voyages improbables …

mardi 16 février 2010

Grosse découverte

La science a enfin parlé. Un chercheur américain a trouvé les causes de l’obésité. Non, ça n’a rien à voir avec la quantité de nourriture avalée. Vous voyez bien que vous n’avez pas l’esprit scientifique.

La cause, ce sont les parents qui bêtifient devant leur bébé en lui disant (en anglais) « oh, le bon gros bébé que je vais lui faire un gros bisou sur ses bonnes grosses joues ». Ca le traumatise, le pauvre chou. Euh, non, pas chou, excusez-moi, la force de l’habitude. En tous cas, le mot ‘gros’ est à bannir, absolument.

Le hamburger dans le biberon, aussi, selon moi. Mais qui suis-je pour oser une opinion ?

samedi 6 février 2010

La Saint Gaston

C’est la St Gaston. C’est aussi la journée sans téléphone portable, en l’honneur de l’immortelle chanson « Gaston, y a le téléphon qui son ». Si, je vous le jure.

L’événement fut relaté au journal parlé de treize heures. Le présentateur introduisit une interview palpitante en expliquant que la personne qui allait causer dans le poste avait bien eu un téléphone portable mais avait dû apprendre à s’en passer car on lui avait diagnostiqué une hyper-électrosensibilité. L’électrosensibilité est une maladie imaginaire mais terribles sont les souffrances psychologiques créées par l’hypocondrie. Ayons pitié.

L’interviewé nous apprit qu’il vivait très bien sans téléphone portable et que, par exemple, voulant fixer un rendez-vous, il utilisait le téléphone fixe puis se faisait un point d’honneur d’arriver à l’heure dite. Je n’en croyais pas mes oreilles. Mais oui, c’est bien ainsi que je faisais moi aussi, avant les téléphones portables. Ce devait être à peu près au temps où j’ornais les grottes de Lascaux, plus ou moins. Ah, nostalgie …

J’aimerais bien que pour la St Sébastien, on décrète une journée sans imbéciles. Mais la logistique poserait problème, vu le nombre d’imbéciles. Ou alors, la Ste Blandine, pour faire plaisir aux lions.

jeudi 4 février 2010

La baffe

Selon les gazettes, Obama vient de donner un camouflet à l’Europe en refusant platement de participer à un sommet en Espagne.

Pourquoi s’en étonner ? L’Europe ne cesse de démontrer son insignifiance dans les dossiers politiques (voir par exemple Les Shadoks de Copenhague). Pire, sur le plan économique, la crise grecque prouve que sans politique économique et fiscale commune, le marché unique et sa monnaie unique ont du plomb dans l’aile. Allons jusqu’à dire que sans un pouvoir fédéral fort dans ces domaines, rien n’ira droit. Les récentes mesures d’urgence de mise sous surveillance communautaire de la Grèce le prouvent.

Mais la claque américaine est-elle une si mauvaise nouvelle ? Après tout, il n’est pas dommageable d’être un nain politique, au moins durant un certain temps et à condition d’en tirer les conséquences budgétaires. Allemagne et Japon, interdits d’ambition militaire après leur défaite ont pu consacrer leurs efforts à leur développement et non à des aventures post-coloniales coûteuses qui ont longtemps plombé les comptes d’autres nations.

Et l’Europe a bien besoin de développement. Ayant raté les virages technologiques principaux d’après guerre (informatique, électronique…), malgré quelques vitrines subventionnées comme Airbus ou Ariane, l’industrie européenne vieillissante perd des emplois qu’un secteur de service languissant ne suffit pas à compenser. Il suffit de quitter les centres-villes muséifiés pour se rendre compte de la pauvreté qui règne dans les banlieues et dans les campagnes.

Les Etats européens feraient bien de couper radicalement dans leurs dépenses de souveraineté, de prestige ou même dans leurs budgets militaires qui à leur niveau actuel de toutes façons ne suffisent pas à maintenir un niveau opérationnel. C’est donc en fait de l’argent jeté par la fenêtre. Participer aux aventures américaines, en Afghanistan ou ailleurs, ne produit aucun avantage politique, comme Tony Blair avait fini par s’en rendre compte et comme Obama vient de le confirmer. Le refus de l’Allemagne à la proposition française d’impliquer leur brigade commune dans le bourbier afghan est donc sain, quoique les raisons invoquées ne soient que formelles.

L’Europe doit se reconstruire pour continuer à exister. Pour cela, il faut investir. Pas en subventionnant les banques. Pas en soutenant des dinosaures industriels qui finiront par s’écrouler. Mais en redonnant du tonus à notre secteur éducatif et de formation, afin de remédier à ses désastreuses performances. L’intelligence est notre seule vraie ressource, encore faut-il la développer. En investissant dans des technologies d’avenir, par exemple dans celles de la basse consommation énergétique. En stimulant l’initiative individuelle, trop souvent bridée par des contraintes absurdes. Et surtout en construisant un vrai espace économique et politique européen, capable se mobiliser les énergies alors qu’aujourd’hui chacun s’épuise dans les politiques nationales, voire nationalistes.

Le chacun pour soi ne marche plus, il faut en revenir à la devise des trois mousquetaires : un pour tous, tous pour un ! A défaut, les pays européens doivent se résigner à l’insignifiance et au déclin.

Comme on nous parle

La langue de bois subvertit tous les jours notre langage. Pierre Desproges s’en moquait en ne parlant plus de cons mais de mal-comprenants. Aujourd’hui, on trouve dans la presse le mot d’infra-qualifié pour décrire des gens sans qualification. Je suppose que le ‘infra’ donne quand même l’espoir d’un petit quelque chose ou que ce mot savant suggère une maladie que l’on peut soigner et non pas l’infamie d’un échec scolaire.

Notre petit facteur vient d’y ajouter son grain de sel, lui qui pourtant était payé pour connaître le poids des mots dans sa besace, en affirmant qu'une femme peut être « féministe, laïque et voilée ». Au départ, je lui ai donné raison. En effet, à Venise, sous de somptueux masques et des atours dissimulateurs ne se livre-t-on pas à des ébats que les culs-bénits de toutes obédiences ont tendance à réprouver ?

Mais renseignement pris, au NPA, ce n’est pas la même ambiance. D’ailleurs, le nom même du parti ne participe-il pas du même glissement du sens ? Qu’y a-t-il de nouveau dans un mouvement trotskiste ? Et le qualifier d’anticapitaliste n’est-il pas curieux quand son idéologie prône le stade suprêmement pathologique du capitalisme, le monopolisme d’Etat ?