vendredi 10 décembre 2010

Liberté d'expression

La Chine s'indigne de la remise du prix Nobel de la paix à une chaise vide. Ses dirigeants se ridiculisent un peu quand même, en censurant la cérémonie. Gageons que les écrans noirs vont faire plus pour propager la nouvelle auprès des Chinois que sa retransmission sans commentaire.

Les gouvernements occidentaux font feu de tous bois contre Wikileak dont le crime, certes inexpiable, est de montrer la médiocrité et l'hypocrisie de la classe dirigeante. Gageons que leurs manoeuvres perfides contre la liberté de la presse et contre la liberté tout court d'Assange font merveille auprès du public, qui commence à se rendre compte que les belles déclarations en faveur de Liu Xiaobo ne sont que cela, des déclarations, et qu'en fait, nos gouvernements aimeraient bien avoir la capacité liberticide des hiérarques chinois.

L'Association française contre les myopathies s'est élevée contre Pierre Bergé qui avait accusé le Téléthon de "parasiter la générosité des Français". Avec l'argent des dons qui finance largement son budget, l'association fait procès à un homme qui a osé exprimer son opinion. Il ne faut qu'un peu de pouvoir, même au sein d'une association, pour vouloir faire taire ses opposants.

Le Prince Charles n'est pour rien dans la décision de Cameron de tripler le coût des études supérieures. Mais son rôle officiel est d'être un symbole. Qu'il assume. Cameron s'inquiète que la police n'ait pas réussi à stopper les jets de peinture contre la Rolls princière. C'est que les policiers ont des enfants qui ne vont plus pouvoir accéder aux études supérieures. Du coup, ils manquent d'enthousiasme pour réprimer les étudiants.

L'Iran innove. Avant de lapider Sakineh, on lui fait tourner un documentaire. C'est quand même mieux d'avoir l'actrice authentique plutôt qu'une pâle doublure, à condition qu'elle s'en tienne au script. Ce qui n'est pas un problème, là-bas. Les télés occidentales devraient s'en inspirer en extrayant nos plus grands criminels de leur prison pour tourner leur histoire, avant bien sûr de les lapider au cours d'une émission de télé-réalité, avec des candidats jeteurs de pierre qui viendraient nous narrer leurs émois en direct. Pamem et circenses, disaient les Romains. Pour le panem, on va en manquer, vu la crise. Mais les circenses feront oublier la faim.