jeudi 8 avril 2010

L’amour du pouvoir

Le pouvoir rend fou, surtout ceux qui l’aiment. Une rumeur naît sur le couple présidentiel et hop, le bon sens disparaît. Un conseiller élyséen se met à tenir les propos classiques des régimes autoritaires en panne de popularité, dénonçant un sombre et douteux complot financier et menaçant on ne sait trop qui pour que la peur change de camp (sic). Un ministre à l’imagination fertile, lui, criait au complot international, rien que ça, contre la future présidence française du G20, un machin d’ailleurs totalement inutile (je précise que je vise le G20 pour éviter toute méprise, quoique, à la réflexion …) Plusieurs hiérarques regrettèrent que la technologie moderne permette à chacun de s’exprimer sans contrôle. Anastasie, reviens !

Là où cela devient moins drôle, c’est que la machine d’Etat se mit en branle, y compris les services secrets, pour enquêter, pour faire démissionner l’un des directeurs de l’entreprise qui hébergeait le blog coupable, pour faire porter plainte. Une contre rumeur fut lancée pour accuser une ancienne ministre qui avait déplu d’avoir trempé dans l’affaire, achevant ainsi de répondre par l’abus massif de pouvoir à une simple diffamation, qui pouvait se traiter selon les voies de droit normales.

Pour calmer le jeu, la Première Dame fut chargée de venir nous mentir à la télé, mais ce fut si joliment fait et avec tant de grâce que je suggère qu’elle revienne toutes les semaines pour nous parler des réussites de la politique gouvernementale.

Remarquez, il n’y a pas que le président. Tout détenteur, ne serait-ce que d’une parcelle de pouvoir, peut succomber à la folie. Ainsi cette dame, commandant de police, qui fait arrêter dans des conditions dignes d’une tyrannie les petits camarades qui avaient insulté sa fille aux abords de son école. Remarquez bien que de tels abus ne peuvent se produire que parce que le Chef pris d’une crise d’autorité trouve des subordonnés pour exécuter ses ordres ou aller au devant de ses désirs. Les coupables sont aussi les exécutants qui ont prêté main forte à une action manifestement fautive.

Aucun commentaire: