Retour vers Dickens

Le premier ministre britannique, en pleine bataille pour rétablir l’équilibre des comptes sans se soucier de celui des gens, vient de proposer que les chômeurs travaillent gratuitement, pour les réhabiliter. C’est la grande tradition des workhouses décrites par Dickens, revisitées et habillées de prétendue modernité.

Le gouvernement belge budgétairement aux abois a eu une idée plus originale pour remplir les caisses : il suffirait de retrouver le trésor des Templiers. Ayant bon espoir que le trésor ait été caché dans le Hainaut, le gouvernement pourrait rétablir la corvée moyenâgeuse pour que la population y creuse des trous. On pourrait même importer des chômeurs britanniques à cet effet, dans un esprit de coopération européenne.

Les Britanniques viennent de conclure un accord avec les Français pour mieux mutualiser les coûts de la marine militaire. Ce genre d’accord fondé sur des motivations budgétaires parfaitement rationnelles ne tient généralement pas la distance devant les passions nationalistes, d’autres accords semblables ayant déjà coulé corps et biens. La presse britannique s’offusque de ce que l’on veuille coopérer avec les vaincus de Trafalgar et, moralité victorienne oblige, rappelle avec dégoût la tradition qui veut qu’une jeune fille qui touche le pompon rouge du bonnet réglementaire doive dès lors embrasser très fougueusement le marin.

En attendant, le site web de la Royal Navy vient de se faire pirater. On peut même dire qu’il a été atteint sous la ligne de flottaison. Ne serait-ce pas quelque Français qui aurait voulu rétablir l’honneur perdu à Crécy ou venger Jeanne d’Arc ? Hélas non, il semble que le hacker soit roumain. Quelle idée !