dimanche 28 décembre 2014

Crimes et Dégradation


Je reprends ce blog suite à une interruption due à des causes que je me garderai de mentionner. A la lecture de mon dernier billet, je me rends compte que je l’ai publié alors que Sarkozy était encore au pouvoir. Cela veut dire que je n’ai pas encore dit du mal de son successeur. Je m’en pourlèche les babines d’avance.

En fait, il ne s’est pas passé grand-chose depuis avril 2011. La France a attaqué d’autres pays. D’autres pays ont attaqué d’autres pays. La situation s’est dégradée dans de nombreux pays. La routine, quoi.

A propos de dégradation, je ne sais pas si vous avez remarqué l’usage immodéré que les journalistes font de l’expression « bien connu des services de police ». Leurs articles nous informent qu’Untel a été arrêté à la suite de quelque méfait et, hop, on nous dit qu’il était bien connu des services de police. Lorsque, rarement, on nous donne le pedigree complet du gonze, la liste de ses délits, voire de ses crimes, est longue comme le bras. On y mentionne quelques séjours à l’ombre, généralement courts, et plus souvent qu’on l’a relâché sans suites (ou si peu).

Ah, qu’il est doux de vivre sous nos latitudes quand on est un malfrat !

Par contre, en Mauritanie, ça ne rigole pas. Un pauvre gars a été condamné à mort pour apostasie. Sauf qu’à y regarder de près, son vrai crime est tout autre : il a osé remettre en cause le système de castes et l’esclavage (institution réhabilitée avec un certain succès au Proche-Orient) qui règnent en son pays. Le jeune homme, forgeron, c'est-à-dire d’une caste qui porte malheur, paye ainsi son audace. Car contester l’ordre social revient à critiquer Allah, qui l’a si justement établi.

D’ailleurs, sa condamnation prouve bien qu’être issu de de cette caste porte vraiment malheur ! CQFD.

En Arabie Saoudite, deux femmes militantes du droit des femmes à conduire une voiture vont être jugées pour terrorisme. En effet, leur revendication menace la cohésion sociale, d’après le ministère de l’Intérieur.

Exodus est interdit en Egypte car le film stigmatise Pharaon, ce qui menace le pouvoir du maréchal Abdel Fattah Saïd Hussein Khalil al-Sissi qui a pourtant d’autres souci à se faire.

Et pendant ce temps, Kim Jong-un essaye vainement de lire mon blog, car sa connexion internet n’est pas bien vaillante… Il faut dire qu’il a téléchargé « l’interview qui tue » le soir de Noël, pour le voir en famille, et que ça charge encore.

Tout fout le camp, mon bon monsieur.

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