vendredi 8 janvier 2010

La mort rend beau

La mort rend beau, y compris Philippe Seguin. C'était un homme honnête, ce qui hélas est suffisament rare pour être remarqué. Il a considérablement redoré la Cour des Comptes, une institution qui a su retrouver sa raison d'être sous son mandat. Sur certains sujets, il a eu le courage de ses opinions, même contre son propre camp, comme lors de l'abolition de la peine de mort.

Par contre, Philippe Seguin était un homme politique réactionnaire, obtu et souvent brutal. Dépassé par le monde moderne, il idéalisait une République parée de vertus qu'elle a rarement eu et vantait un nationalisme étroit, finalement inefficace et pernicieux. Sa lutte contre le traité de Maastricht a montré qu'il ne voulait comprendre la nécessité de la dimension européenne ni pour la France, ni pour le développement de la démocratie en Europe.

Homme du passé, son actualité est qu'il était homme de principes et de convictions, tranchant ainsi sur la médiocrité du personnel politique actuel et ses petites habiletés.

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